À propos

Nicolas Klein photographe Marseille
Portrait par Ken Wong-Youk-Hong

Nicolas Klein se caractérise par son appétence pour les rencontres. Vrai curieux de ses contemporains, il les saisit à la façon d’un reporter ou les capte en portraitiste. Maniant le verbe avec aisance, Nicolas Klein dialogue avec naturel et chaleur; il tisse facilement du lien. Il pourrait se contenter des mots pour s’exprimer, s’il n’éprouvait une passion pour la photographie, cet autre medium mariant l’art avec l’idée.

En 1993 Nicolas Klein fait ses armes avec un premier job aux éditions COTE, il rencontre le photographe Stéphane Kossmann avec lequel il se lie d’amitié. En 2009, Stéphane Kossmann fonde Les Nuits photographiques de Pierrevert, en 2016 celles d’Essaouira, puis celles de Selma, en 2020, dans le sud des Etats-Unis. Nicolas Klein met ses connaissances du web (acquises en autodidacte avant de se professionnaliser) au profit de ces festivals. Il crée leurs sites internet, participe activement à leur organisation et prend part aux comités artistiques pour la sélection des candidats photographes. Parrainées par des grands noms de la photographie (Paolo Roversi, Yann Arthus-Bertrand, Steve Hiett, …), ces nuits constituent pour Nicolas une occasion de se nourrir à l’envi des récits et des expériences de multiples auteurs qu’il ne manque jamais d’interroger sur leur pratique photographique.

« Apprendre encore et encore » des autres ou par lui-même. Ce désir permanent mène Nicolas à s’inscrire aux Ateliers de recherche photographique de Fermé Le Lundi.

Sous la direction d’Olivier Monge, photographe et co-directeur du lieu, Nicolas éprouve le sentiment d’avoir «repris le fil du bon côté ». Il s’enrichit de nouvelles références (Walker Evans, Anders Petersen,…), acquiert des stratégies de prises de vue et perfectionne rapidement sa technique. Il peut désormais s’attaquer à des sujets aussi difficiles que peu mis en lumière, tels le sort réservé à ces familles de migrants hébergées au squat 59 Saint Just à Marseille, entre 2018 et 2020. Dans sa série documentaire éponyme, Nicolas Klein montre sans effet ni artifice leurs conditions de survie. Il dresse un état des lieux en noir et blanc dénué de tout sensationnalisme. Le seul filtre que Nicolas Klein se permet d’utiliser tient dans son exigence esthétique. En effet, donner à voir de belles images accentue la portée et l’écho de son sujet. La démarche photographique de Nicolas Klein n’est pas celle du voyeur mais du témoin.

Un autre point commun relie tous ses projets. Au-delà des préoccupations sociétales et sociales que sa sensibilité le pousse à traiter, Nicolas Klein attrape des êtres en transition, entre deux lieux, deux stades ou deux situations. Comme s’il voulait jouer un tour à la photographie qui immortalise un instant un seul, Nicolas Klein ne dépeint que des personnes en devenir.

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